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03-Mai-2006

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DL talk 01

> Fanhall Studio
promouvoir la diffusion de l'esprit des films indépendants en Chine

Interview avec Zhu Rikun, fondateur de Fanhall Studio

> Pouvez-vous d'abord vous présenter et présenter Fanhall Studio ?
Comment Fanhall a débuté, dans quel contexte ? Quels sont ses objectifs, ses engagements et ses activités ?

"Fanhall a été fondé en Décembre 2001. A ce moment-là, les films indépendants commençaient à être diffusés en Chine. Le développement de l'internet en Chine favorise l'acceptation de ce genre de "produits" culturels. Les personnes visionnant ces films reçoivent en permanence des informations nationales et internationales similaires.
Je venais d'obtenir mon diplôme de fin d'études, j'avais pris l'habitude de visionner des films à l'époque de cette formation, habitude que j'ai gardée et développée et je pensais faire quelque chose par moi-même pour mieux faire connaître le cnéma, donc j'ai fondé le studio Fanhall et commencé à organiser des activités telles que projections et discussions autour de films. A cette période, nous avons aussi mis des films en circulations et investi de l'argent dans des films à petit budget. Avant de fonder le studio, j'ai travaillé dans une entreprise internet pendant un an, et encore auparavant, j'ai étudié la gestion monétaire de 1996 à 2000 à l'Université de Pékin. Ma passion pour le cinéma m'est venue graduellement. Après avoir fondé le studio Fanhall, j'ai aidé successivement à distribuer des films et à trouver des entreprises prêtes à investir.
Mon travail quotidien à présent, excepté de populariser des films, et planifier, consiste à superviser et diffuser. Les objectifs principaux du studio sont de stimuler le développement de films indépendants chinois, la communication avec les spectateurs et de promouvoir la diffusion de l'esprit des films indépendants en Chine. Un fois par semaine, nous organisons une activité telle que passer un film, échanger avec un réalisateur ou une personne du milieu et chaque année, un grand festival de documentaires : "la semaine du documentaire". Par ailleurs, nous projetons beaucoup de films : festival de films DV, festival de films finlandais, de jeunes réalisateurs, etc...

> Depuis plusieurs années maintenant, beaucup de productions chinoises choisissent le format DV. cela permet ainsi aux réalisateurs de filmer ce qu'ils souhaitent sans trop de contraintes. Quelle en est la situation aujourd'hui?
Est-ce que ces productions restent toujours dans le circuit indépendant ou peuvent-elles emprunter des chemins plus officiels ? Sont-elles mieux acceptées en Chine ?

"Les productions réalisées en DV attirent l'attention nationale et internationale. Chaque année, une grande quantité de films - dont les documentaires - sont produits en DV, par exemple, les créations littéraires et artistiques de Cui Zi'en (note 1) et Chen Yusu (note 2), du côté documentaire "A L'ouest des Rails" (note3) ou encore "Mourrir vaut mieux que vivre" (note 4) etc... Mais les DVs ne passent pas par le circuit du cinéma, selon les presciptions du gouvernement chinois. A présent, la principale façon d'atteindre les spectateurs est le DVD ou dans le cadre de festivals. Je dois dire qu'en Chine, il n'existe pas de possibilité d'emprunter le circuit officiel, y compris la télévision.
Mais peut-être sont-ils plus difficiles d'accès que les films traditionnels, de nombreux spectateurs pensant que ce ne sont pas de vrais films, mais cette idée est en train de changer."

> Depuis quelques temps, le documentaire est remis en valeur et emploie des formes diverses et se mélange avec la fiction soit en intégrant des éléments fictionnels ou soit en élaborant une trame narrative proche de celle de la fiction. De même que la fiction puise sa source dans le réel, adoptant une approche quasi-documentaire. Pensez-vous que cette séparation entre le documentaire et fiction tend à disparaître ?
Quelle est la situation actuelle du documentaire en Chine ? porte t-il un intérêt particulier en Chine ? Par rapport à son histoire, son évolution ? Par quel circuit est-il diffusé (TV, salles, festivals...) ?

"Je pense que la séparation entre documentaire et fiction est artificielle, bien sûr quelque fois elle semble faite à dessein. De mon côté, je préfère cette séparation, je souhaite une différence visible. Probablement de nombreuses personnes ont la même façon de voir les choses, donc cette séparation est peut-être difficile à faire disparaître.
La création documentaire est très active, je vois souvent de nouvelles productions apparaître, cette situation nous suprend énormément. Le succès qu'obtient le documentaire chinois dépasse celui des dix années passées, va prendre aussi une place très importante dans le futur. Bien sûr, je parle de son influence. Les documentaires sont mis en circulation par l'intermédiaire de festivals et du DVD. Les médias officiels, comme la TV, refusent les documentaires indépendants, presque tous considérés comme illégaux. Le développement du documentaire chinois est en étroite relation avec celle d'internet et des supports digitaux. Internet rend notre champ de vision plus vaste, le DV rend la réalisation possible."

> Quelles sont les influences de ces jeunes réalisateurs ? Comment se situent-ils par rapport aux réalisateurs de la 5ème génération (Chen Kaige, Zhang Yimou, Tian Zhuangzhuang...) et ceux des années 90 (Jia Zhangke, Zhang Yuan, Wang Xiaoshuai...) ? (note 5)
Les documentaires présentés sont assez variés dans leurs formes mais se penchent sur des sujets contemporains ou sur des minorités ethniques ou sociales. Y-a-t-il cependant un courant documentaire défini ?

"Si les jeunes réalisateurs dont vous parlez sont ceux venant après la 6ème génération, leur influence est marginale. La plupart de la 5ème génération tourne maintenant des films commerciaux et depuis 1990, ce que l'on appelle 6ème génération, est dans une situation aussi embarrassante. Leur création décline déjà et les films commerciaux de la 5ème génératio ne font pas recette.
Le champ de vision de ce groupe de jeunes réalisateurs est plus vaste, leurs sujets plus variés et sont plus emprunts de responsabilités sociales. Mais chacun se situe dufféremment, donc jusqu'à aujourd'hui, il est difficile de les situer. A propos de la définition du documentaire, le decret de censure promulgué par le gouvernement est très sévère, si l'on suit cette reglementation presque tous les films sont illégaux. Mais cette définition est incapable d'entraver la création, cependant elle peut conduire à rendre beaucoup de films indiffusables dans le circuit officiel."

> Comment envisagez-vous les productions indépendantes à venir ?
Comment voyez-vous l'avenir du documentaire en Chine ?

"Pour moi, concernant les productions indépendantes dont les documentaires, l'avenir est très optimiste. Cet optimisme peut-être n'est pas synonyme de marché florissant, mais le plus important c'est que le vrai esprit d'indépendance peut donner une toute nouvelle idée et une nouvelle connaissance à la population chinoise d'elle-même et de la société; ce renouvellement peut nous laisser comprendre des choses dont beaucoup de chinois dans le passé ne disposaient pas de telles libertés, d'indépendance et de progrès social, de responsabilité...
Les réalisateurs de futurs documentaires peuvent obtenir de plus vastes espaces et sûrement pourront avoir davantage de chance de voir leurs productions paraître."

> Interviewer: Marina Foxley
Entretien fait par mail en Février 2006.
Merci à Jing Lu et Hervé pour la traduction chinoise/française.

> Notes :

note 1 : Cui Zi'en est un réalisateur, vidéaste avant-gardiste, professeur, scénariste, écrivain et un activiste gay vivant à Pékin. Il a publié neuf romans en Chine et à Hong Kong, dont l'un "Uncle's past" a reçu le prix de Radio Littérature en 2001 en Allemagne.

note 2 : Andrew Chen Yusu est le réalisateur de Shanghai Panic (2001) et Welcome to Destination Shanghai (2003), tournés en DV.

note 3 : Tiexi Qu : A L'Ouest des Rails de Wang Bing (2003). Un documentaire monumental de 9 heures en trois parties (Rouille, Restes et Rails), tourné en DV qui a été primé dans plusieurs festivals internationaux.

note 4 : Vivre vaut mieux que Mourrir de Chen Weijun (2003). Primé dans plusieurs festivals, ce documentaire s’intéresse aux ravages de l’épidémie du sida dans un village du centre de la Chine, où 60% de la population a été contaminée par le virus en donnant leur sand au début des années 90 pour pouvoir augmenter leurs revenus.

note 5 : L'histoire du cinéma chinois a été divisé en générations de réalisateurs. Cependant cette partition est parfois ambiguë et plusieurs réalisateurs Chinois refusent de porter une étiquette représentative d'une génération.

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> Le documentaire chinois, Le Voyage Poétique (Meng You) de Huang Wenhai et produit par Zhu Rikun a reçu le Grand Prix du Cinéma du Réel qui s'est déroulé au Centre Pompidou du 10 au 19 mars 2006.

> A special presentation of independent Chinese documentaries,
curated by Zhu Rikun, is in the pipeline.

 

 

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